Interview: placer quelqu'un en garde à vue ou en détention provisoire, c'est placer un innoc
- Barou
- 3 mars 2016
- 4 min de lecture

www.sanstabouguinee.com : Monsieur Abdoulaye Aissata Bah bonjour ,
Oui Bonjour,
Veuillez vous présenter à nos lecteurs de sans tabou guinée ?
Je suis bien entendu le secrétaire général de l’UFDG Ile de France Nord - Est, donc je suis le
responsable des militants des départements de 77, de 93 et de 95 dans la région de l’Ile de
France.
Quelle est l’objet de votre visite en Guinée- Conakry ?
Je suis rentré en Guinée le 28 février 2016 pour être au service de mon parti politique UFDG,
contribué de façon civilisée au débat politique dans l’intérêt de notre pays. Etant diplômé du
Maroc et de la France, j’ai la ferme volonté de contribuer à l’édification d’une Guinée
respectant les droits humains.
Depuis quel moment, vous êtes dans l’UFDG ?
Depuis l’arrivé de Cellou Dalein DIALLO en 2007, j’étais de ceux qui ont crée des comités
de soutien en Guinée – Conakry pour parrainer Cellou Dalein à la tête de l’UFDG. En 2008,
ayant obtenu une bourse d’étude pour le Maroc pour continuer mes études, j’étais présent
dans les activités de l’UFDG, j’étais même de ceux là qui ont motivé les militants de par mon
influence à l’ASEGUIM ‘association des élèves, étudiants, stagiaires guinéens du Maroc’
pour qu’il parte voter massivement en faveur de l’UFDG pendant l’élection de 2010. C’est
pour cela en partie, l’UFDG a gagné le premier tour de l’élection présidentielle au Maroc.
Ensuite, arrivé en France, je participais aussi au débat de l’UFDG.
Vous venez fraîchement d’arriver en Guinée – Conakry après plusieurs années d’absence,
quel est votre lecture de l’actualité ?
L’actualité de notre pays est marquée par cette grève du 15 février 2016 est avortée parce que
tout simplement, il nous manque de cadres intègres. C’est seulement après la rencontre entre
syndicalistes et gouvernement, le gouvernement a fait des promesses sans baisser le prix du
carburant pourtant dans tous les Etats, il y’a le respect de la flexibilité du prix du carburant
qui signifie que lorsque le prix du carburant augment, l’Etat guinéen à son tour augmente, et
lorsque le prix baisse, l’Etat guinéen baisse aussi le prix. Donc, l’Etat devrait aider le peuple
en diminuant le prix à 3 000 francs guinéens puisqu’au niveau international, le baril de pétrole
brut de WTI (West Texas intermediate) et le brent valent 37 dollars contre 100 euros en 2014,
soit une baisse de -68%, cette baisse au niveau international est dû parce que la demande
diminue au niveau mondial et l’offre augmente puisque depuis 2007, les Etats unis avec
l’exploitation du pétrole de schiste (pétrole non conventionnel) qui a permis d’accroitre leur
production d’hydrocarbure, alors dans ce cas, les Etats-Unis concurrence désormais les pays
de l’OPEP (pays exportateurs de pétrole), c’est ce qui a poussé les pays de l’OPEP a baissé le
prix du baril qui rendra insupportables les coûts de production des hydrocarbures non
conventionnels des américains. Avec une précision que la libre concurrence voudrait que
chacun acteur sur le marché dispose de la liberté d’exercer, de produire et de vendre aux
conditions qu’il souhaite, de ce fait, si les Etats unis décident d’utiliser le pétrole de schiste
qui par la suite à pousser les pays de l’OPEP a baissé le prix du baril pour maintenir son poids
sur le marché mondial, cela constitue en soi un avantage pour les consommateurs. Mais de
nos jours, en Guinée-Conakry, le prix est toujours vendu à peu près 10 000 francs guinéens.
Parlons de l’actualité au sein de votre formation politique à savoir l’UFDG ? Actuellement,
il y’a une crise au sein de l’UFDG avec l’exclusion du vice-président Bah Oury ?
J’avais déjà fait un article sur cette exclusion de Bah Oury à l’UFDG, ce ex-président est un
des fondateurs de l’UFDG et vice-président du parti est exclu du parti le 4 février 2016 à
l’issu de réunion du bureau exécutif, des députés et les secrétaires nationaux dudit parti pour
les motifs suivants :
- il a dénigré de manière constante et systématique par voie médiatique, les instances du
parti comme le président;
- il a mis gravement en cause l’image du parti dans l’opinion publique et auprès des
adhérents ;
- il a refusé toute médiation allant dans le sens de l’apaisement ;
- il a dit dans les médiats qu’il ne reconnait plus les décisions du parti, ni le conseil
politique, ni la ligne éditoriale du parti, encore moins l’autorité du président de l’UFDG et
affirme son soutien ferme au pouvoir à travers des sorties médiatiques pourtant l’UFDG
ne reconnait pas la mascarade électorale orchestrée au vu et au su de tout le monde.
C’est vrai que l’exclusion n’est toujours pas la bonne réponse mais face à l’indiscipline, la
contestation des instances dirigeantes, surtout l’opposition catégorique à la ligne du parti peut
donner lieu à des sanctions sévères. Cette affaire de l’UFDG n’est pas forcement guinéo-
guinéen, dans toute organisation de grande envergure, il peut y avoir d’exclusion, de
démission et parfois de radiation, en France, Rama Yade a été exclu le 29 octobre 2015 du
Parti radical pour les mêmes faits, J-M Le Pen qui est l’un des fondateurs du front national a
été exclu le 20 août 2015, et Nathalie Kosciusko Morizet a été elle aussi évincée de son poste
de vice-présidente déléguée des républicains en décembre 2015 pour son désaccord avec la
ligne de Nicolas Sarkozy.
Avec cette crise, les vingt agents de sécurité de l’UFDG sont actuellement en prison, qu’en
pensez-vous de ces prisonniers politiques ?
Il faut avoir conscience que placer quelqu'un en garde à vue ou en détention provisoire, c'est
placer un innocent en prison puisqu'il bénéficie du respect de la présomption d'innocence. La
durée légale de la garde à vue est de 48heures renouvelable 48heures. Quelle violation des
droits des individus en GUINEE en mettant les 20 gardes de l'UFDG en gardes à vue sans
jugement depuis le jeudi 11 février 2016 jusqu'à nos jours.
Entretien réalisé par DOUKOURE Sekou
Pour sanstabouguinée.com
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